Une collision entre deux navires ne se traduit jamais par un simple accrochage sans conséquence : dommages matériels, pertes financières, responsabilités partagées ou contestées, voire blessures corporelles. Face à la brutalité de l’événement, l’enjeu premier consiste à comprendre comment son assurance bateau interviendra, quelles démarches réaliser en urgence et comment s’assurer que l’indemnisation corresponde réellement au préjudice subi. Les contrats d’assurance maritime, qu’ils soient proposés par Axa, Allianz, Maaf, Groupama, Generali ou d’autres comme Ravenscourt ou La Parisienne Assurances, comportent de nombreuses subtilités. Entre clauses, exclusions, procédures d’expertise et recours, la gestion d’un sinistre de collision requiert vigilance, méthode et anticipation. Décrypter les meilleures pratiques pour naviguer entre accident et indemnisation, c’est assurer la survie financière de son activité nautique, qu’on soit propriétaire d’un voilier de plaisance, d’une péniche commerciale ou gestionnaire d’un service de location de bateaux, en 2025 comme demain.
Définition du sinistre maritime : conditions d’indemnisation après une collision
En matière d’Assurance Bateau, toutes les collisions n’ouvrent pas automatiquement droit à indemnisation. Encore faut-il que trois conditions majeures du droit maritime soient réunies, conditions qu’ignorent trop souvent les navigants et plaisanciers novices. D’abord, il doit s’agir d’un événement garanti par le contrat : la collision est typiquement une « fortune de mer » prévue par la plupart des polices, à condition d’être imprévue et accidentelle. L’article L. 172-11 du Code des assurances stipule que seules de telles circonstances activent la garantie.
Ensuite, le dommage doit relever du spectre des garanties souscrites. Un propriétaire assuré chez Briassur, par exemple, bénéficiera d’une prise en charge plus large avec une police tous risques qu’avec une couverture FAP (Franc d’Avaries Particulières sauf), car cette dernière exclut certains cas courants de collisions non majeures.
Enfin, aucune cause d’exclusion ne doit s’appliquer. Les principaux motifs de non-indemnisation incluent :
- Faute intentionnelle de l’assuré ou du capitaine ;
- Vice propre du navire (défaut de maintenance connu) ;
- Infraction comme la navigation sans permis ou sous l’emprise d’alcool ;
- Dommages liés à des activités non couvertes (par exemple, participation non déclarée à une régate).
Regardons les conséquences de ces règles à travers le cas fictif du capitaine Delmas, dont le voilier heurte un catamaran en Méditerranée : assuré pour la responsabilité civile chez Allianz, il ne verra son sinistre pris en charge qu’à condition d’avoir agi de bonne foi et sur une zone de navigation autorisée par son contrat.
| Condition | Impact sur l’indemnisation |
|---|---|
| Événement garanti | La collision doit être prévue par le contrat pour déclencher la prise en charge |
| Dommage couvert | L’étendue du dommage (matériel, corporel, pertes annexes) doit correspondre aux garanties souscrites |
| Absence d’exclusion | Aucune cause d’exclusion ne doit s’appliquer pour éviter la déchéance de garantie |
Il est donc capital d’analyser minutieusement les conditions particulières et générales de son contrat d’assurance maritime. Les assureurs comme Generali ou Groupama mettent à disposition des fiches détaillées sur le type de risques couverts et les exclusions envisagées. Celles-ci diffèrent selon que l’on opte pour un usage de plaisance ou professionnel. Cette vigilance documentaire s’impose d’autant plus que les contrats négociés via des courtiers spécialisés (Briassur, La Parisienne Assurances…) peuvent offrir, à garanties égales sur le papier, des plafonds et franchises variables, changeant radicalement l’opportunité d’une indemnisation. Savoir saisir la distinction entre couvert/non couvert, c’est donc éviter des déceptions majeures au moment où la mer se fait juge impitoyable.
Différences entre les sinistres maritimes courants
Si la collision constitue la hantise numéro un, d’autres types de sinistres existent : incendie, naufrage, acte de vandalisme ou vol. Pourtant, chaque sinistre répond à des critères et des modalités d’indemnisation spécifiques. Par exemple :
- Une collision met en jeu la responsabilité de tiers, nécessitant expertise contradictoire et parfois recours judiciaires.
- Un échouement peut impliquer l’avarie commune, avec répartition des coûts entre plusieurs parties.
- Le simple vol d’équipements sera souvent géré via une clause d’extension spécifique.
En définitive, la maîtrise juridico-technique de la notion de sinistre, de ses conditions de reconnaissance et des types d’événements couverts, s’avère le premier rempart contre la frustration d’un sinistre non indemnisé. Prochaine étape logique : comprendre les démarches obligatoires pour activer la garantie.
Démarches essentielles après une collision : déclaration et mesures conservatoires
Immédiatement après une collision, la rapidité et la rigueur des démarches entreprises par l’assuré conditionnent l’issue de la prise en charge par son Assurance Bateau. Refuser la passivité relève ici de la stratégie de survie, tant les délais sont serrés et les obligations précises.
La première action d’urgence consiste à assurer la sécurité de l’équipage et, autant que possible, du navire. Ensuite, il est fondamental de collecter tous les éléments factuels du sinistre : photographies des dégâts, coordonnées des témoins, identification du navire adverse — et, si besoin, dépôt d’un rapport de mer auprès des autorités maritimes.
- Déclaration immédiate à l’assureur par courrier recommandé ou via l’espace client en ligne (Groupama, Maaf ou Allianz proposent ces fonctionnalités digitales en 2025).
- Transmission de tout justificatif utile : permis de navigation, certificat de propriété, rapport de mer, récépissé de plainte (en cas de vol…), photos du choc.
- Actions de sauvegarde : empêcher l’aggravation des dommages (bâchage, remorquage, pompage…)
Dans la pratique, Axa exige la déclaration dans les 5 jours ouvrés suivant l’événement, tandis que ce délai tombe à 2 jours pour vol ou vandalisme. Tout retard injustifié expose l’assuré à la déchéance de garantie. D’où l’intérêt de structurer sa « check-list post-collision ».
| Étape critique | Délai conseillé | Risque en cas d’oubli |
|---|---|---|
| Sécurité et relevé d’identité | Immédiat | Erreur sur tiers responsable – dossier fragilisé |
| Photos / Rapport de mer | 1-2 heures | Manque de preuves |
| Déclaration à l’assureur | 5 jours (2 pour vol) | Déchéance de garantie |
| Déclaration à la police (vol, blessure) | Le plus rapidement possible | Refus d’indemnisation ou retards |
La prise de mesures conservatoires – protéger le navire, organiser le remorquage, limiter la propagation des dégâts – n’est pas optionnelle. Elle constitue une obligation légale (article L. 172-23 du Code des assurances). Le non-respect de cette obligation, même faute de moyens sur place, peut conduire à une réduction, voire un refus d’indemnisation. Cette exigence vise à éviter que le sinistre initial ne se double d’une aggravation évitable par négligence. On retrouve ici l’approche responsabilisante et pragmatique du droit maritime, qui transcende la simple relation contractuelle pour embrasser la sauvegarde de l’intérêt collectif.
Éléments déterminants à inclure dans une déclaration
Les compagnies comme Axa, Generali ou Ravenscourt précisent systématiquement les éléments à incorporer :
- Heure, lieu précis, circonstances du choc
- Nature et ampleur des dommages matériels
- Identité et coordonnées des autres parties impliquées
- Liste des témoins présents
- Actions prises pour limiter les dégâts
Un dossier bien constitué dès l’origine favorise une reconnaissance rapide du sinistre et réduit le risque de contestation ultérieure par l’assureur ou par le camp adverse. Ce n’est qu’une fois ces formalités réalisées que l’on entre dans l’étape de l’évaluation des dommages propiamente dite.
Évaluation technique des dégâts après un abordage : le rôle clé de l’expertise
L’expertise technique s’impose en étape charnière du processus d’indemnisation en Assurance Maritime après toute collision. Pourquoi ? Parce qu’elle va déterminer à la fois la cause du dommage, la part de responsabilité de chaque navire et le montant estimé des réparations, éléments sur lesquels reposera la décision finale de l’assureur, qu’il s’agisse de Maaf, Allianz ou tout autre acteur du secteur.
Ce travail est en général conduit par un commissaire d’avaries indépendant, parfois désigné d’un commun accord entre assureur et assuré, ou, dans les cas complexes, par un comité professionnel (notamment sur les places maritimes majeures). La mission de l’expert comprend :
- Visite sur le site du sinistre (chantier, ponton, cale sèche)
- Analyse des pièces techniques (carène, gouvernail, structure interne…)
- Épluchage du rapport de mer, photos, déclarations tierces
- Vérification du respect des règles de sécurité et d’entretien
- Calcul du coût de réparation, estimation de la vétusté
L’expert n’a pas pour vocation de trancher seule la responsabilité, mais ses conclusions forment la base de la discussion entre parties. Il rédige un rapport précis (le « dispatch ») qui, s’il est contesté, pourra être contesté par la demande d’une contre-expertise. Précision notable : la présence de l’assuré lors de l’expertise, bien que non obligatoire, est fortement recommandée pour défendre ses intérêts.
| Type d’expertise | Rôle | Documents analysés |
|---|---|---|
| Commissaire d’avaries | Constatation des dommages, rapport d’évaluation | Photos, factures, rapport de mer |
| Expert amiable | Contre-expertise en cas de litige | Rapport initial, nouveaux devis |
Dans l’hypothèse où la collision implique à la fois un yacht de location et un voilier privé, l’expert peut répartir la part des dommages selon l’imputabilité relevée dans son rapport préliminaire. Cette étape d’évaluation conditionne aussi le calcul de la franchise et, par la suite, le montant net versé à l’assuré. À l’issue de l’expertise, l’assureur formule une offre d’indemnisation, parfois après un débat serré sur la vétusté, la valeur de remplacement ou l’ampleur des réparations jugées « raisonnables ».
Cas de contestation de l’expertise
L’assuré n’est jamais tenu d’accepter sans réserve le rapport de l’expert mandaté par son assureur. Face à une évaluation considérée comme biaisée ou insuffisante (déclassement abusif du navire, sous-évaluation des dommages, refus d’intégrer certaines réparations), il a le droit d’en solliciter une contre-expertise.
- Première étape : notification à l’assureur de la volonté de contre-expertise
- Nomination d’un expert indépendant payé par l’assuré
- Comparaison des deux rapports ; arbitrage éventuel par un troisième expert en cas de blocage
Ce recours n’est pas sans effet sur les délais d’indemnisation, mais il constitue une garantie essentielle contre les décisions hâtives, surtout en présence de clauses contractuelles obscures ou d’intérêts financiers substantiels. Intelligemment mobilisé, le droit à contre-expertise incite l’assureur à la transparence et à la rigueur.
Calcul de l’indemnisation : valeur vénale, agréée ou à neuf ?
L’un des points les plus techniques et débattus en Assurance Bateau reste le calcul du montant d’indemnisation après une collision. Loin d’être uniforme, ce montant varie suivant la nature du contrat, le mode d’évaluation choisi et la politique de la compagnie : que l’on soit assuré chez Generali, Briassur, Allianz ou La Parisienne Assurances – chaque acteur opte pour sa grille d’analyse.
Trois options principales structurent la pratique en 2025 :
- Valeur vénale : basée sur la valeur de marché du bateau au jour du sinistre, vétusté déduite
- Valeur agréée : montant fixé à la souscription, indépendamment de la dépréciation éventuelle (usage réservé aux bateaux modifiés ou personnalisés)
- Valeur à neuf : correspond au coût d’acquisition d’un bateau identique neuf (rarement appliqué aux navires âgés)
Chaque formule influe sur le montant net, sur la franchise appliquée et sur les conditions d’acceptation de l’indemnisation par l’assuré. Prenons cet exemple concret : un voilier de 15 ans, assuré chez Groupama, entre en collision, causant une déformation majeure de la coque. Trois scénarios possibles :
| Type d’indemnisation | Explication | Conséquence pour l’assuré |
|---|---|---|
| Valeur vénale | Prise en compte de la dépréciation liée à l’âge et à l’état du bateau | Indemnité souvent nettement inférieure au coût de remplacement |
| Valeur agréée | Montant négocié au contrat, insensible à la vétusté, mais plafonné | Prévisibilité, sécurité financière |
| Valeur à neuf | Couverture du coût d’achat d’un bateau neuf identique | Plus-value pour l’assuré, mais primes élevées |
Au-delà de la simple valeur brute, la franchise (quotité incombant à l’assuré) pèse sur le calcul : Allianz applique une franchise proportionnelle sur les avaries partielles, tandis que La Parisienne Assurances opte pour un seuil fixe. Cette somme nécessite d’être anticipée dans la gestion de trésorerie d’un propriétaire ou d’une PME nautique, car elle demeure à la charge de l’assuré même pour un sinistre totalement avéré. Autre variable souvent oubliée : l’indemnisation ne porte presque jamais sur le manque à gagner dû à l’immobilisation du bateau (sauf extension « perte d’exploitation »), un point décisif pour les professionnels loueurs ou transporteurs.
Écueils à éviter dans le calcul
Une lecture trop rapide du contrat expose à trois pièges fréquents :
- Surestimer l’indemnité en croyant profiter d’une valeur à neuf alors que seule la vénale s’applique
- Oublier la franchise ou ses modalités d’application
- Ignorer les plafonds spécifiques aux sinistres multiples ou consécutifs
Ce sont ces zones d’ombre qui, lors des expertises contradictoires ou lors de la réception de l’offre financière finale, génèrent la plupart des litiges signalés auprès de la Fédération Française des Sociétés d’Assurances en 2025. Savoir anticiper ces subtilités, c’est se prémunir contre la déception et la fragilisation de ses finances personnelles ou professionnelles après un accident en mer.
Particularités juridiques : avarie commune, délaissement et recours en cas de collision
Le sinistre de collision ne se réduit pas à un simple échange de correspondances entre assureur et assuré. Le droit maritime regorge de mécanismes juridiques spécifiques, taillés pour la complexité des sinistres collectifs. Deux notions majeures s’imposent dans la gestion post-collision : l’avarie commune et le délaissement, concepts hérités d’une tradition séculaire et amplement adaptés à la réalité des incidents graves en 2025.
L’avarie commune intervient lorsqu’un sacrifice ou une dépense exceptionnelle est consenti volontairement par le capitaine, dans l’intérêt commun de toutes les parties (propriétaire du navire, fret, cargaison). Elle s’applique fréquemment lors des abordages et des chocs avec perte de flottabilité : jet de marchandises à la mer pour stabiliser le bateau, frais de remorquage d’urgence, opérations de sauvetage onéreuses.
Chacun des « intérêts sauvés » doit alors contribuer à ces frais ou pertes, proportionnellement à sa valeur. On utilise pour calculer ces quote-parts les fameuses Règles d’York et d’Anvers, adoptées par Allianz, Axa ou même Maaf sous leur forme la plus récente.
- Évaluation de la valeur des biens sauvés (navire, cargaison, fret)
- Calcul de la proportion due par chaque partie
- Paiement ensuite géré entre les assureurs et les chargeurs concernés
| Notion | Fonction | Conséquence pour l’assuré |
|---|---|---|
| Avarie commune | Sacrifice volontaire dans l’intérêt de l’expédition | L’assureur prend en charge la quote-part imputée à l’assuré |
| Délaissement | Abandon de la propriété à l’assureur en échange d’une indemnisation totale | L’assureur règle le capital assuré, supporte la charge de récupération du bien |
Le délaissement apparaît en cas de dommage si grave qu’il serait absurde économiquement de réparer ou de récupérer le bateau. Le propriétaire, suivant une procédure stricte (lettre recommandée, notifications formelles dans les délais), transfère la propriété du navire sinistré à son assureur, qui doit alors verser l’intégralité du capital garanti. C’est une option radicale, encadrée par le Code des assurances, qui protège l’assuré contre les pertes irrattrapables, mais mobilise aussi le droit à contester ou refuser l’abandon sous conditions précises (Ravenscourt y propose un accompagnement juridique spécifique).
Le mécanisme de recours contre un tiers responsable
D’autre part, le paiement de l’indemnité n’éteint pas l’action contre le responsable direct de la collision : l’assureur subrogé pourra (et devra) poursuivre le navire ou l’assureur adverse pour récupérer tout ou partie des sommes versées. Ce mécanisme de subrogation, indispensable à l’équilibre économique de l’assurance maritime, évite les doubles indemnités et favorise la responsabilisation des acteurs. Dans certains dossiers célèbres (Cour d’appel Aix-en-Provence, 2014), ce principe a permis de rétablir l’équité entre compagnies, limitant ainsi l’aléa financier pour les assurés individuels.
- Assureur indemnisant = titulaire du recours subrogatoire
- Possibilité d’action directe pour la victime contre l’assureur de responsabilité du tiers
- Prescription biennale, sauf interruption par reconnaissance de responsabilité ou action en justice
Au total, maîtriser ces mécanismes juridiques, c’est transformer la gestion d’un sinistre en un levier d’équité et non une simple affaire de procédure comptable.
Comparaison des offres : quelles différences concrètes entre assureurs sur la prise en charge d’une collision ?
Un sinistre de collision révèle, bien plus qu’aucun autre, la solidité des polices d’Assurance Bateau en 2025. Cependant, la diversité des offres – de Maaf à Groupama, d’Allianz à Generali ou Briassur – impose une lecture comparative rigoureuse, au-delà des simples tarifs affichés. Les points-clés du différentiel :
- Délais de déclaration : certains (Maaf, Groupama) exigent un préavis exceptionnellement court en cas de sinistre grave
- Type de franchise : forfaitaire versus proportionnelle (Allianz / La Parisienne Assurances)
- Exclusions de garantie : variabilité sur navigation hors zone autorisée, conduite sans permis, ou défaut d’entretien
- Couverture des dommages indirects : tous risques ou extensions forfaitaires, couverture vol d’équipements, perte d’exploitation
- Accompagnement juridique en cas de litige : présence ou non d’une assistance dédiée (Ravenscourt tire avantage de son département contentieux en la matière)
| Assureur | Déclaration de sinistre | Franchise | Prise en charge avarie commune | Assistance juridique |
|---|---|---|---|---|
| Axa | 5 jours (2 pour vol) | Variable selon contrat | Oui (avec plafond) | Extension payante |
| Allianz | En ligne ou courrier | Proportionnelle | Oui (plein droit) | Incluse standard |
| Groupama | Très strict | Forfaitaire | Oui | Assistance contentieux |
| Maaf | Rapport rapide | Petite franchise | Sur option | Non systématique |
| La Parisienne Assurances | Digitalisée | Seuil fixe | Oui | Extension sur devis |
| Briassur | Souplesse contractuelle | A discuter | Oui mais négociée | Accompagnement courtier |
| Generali | Formulaire papier ou web | Variable | Oui | Assistance externe |
| Ravenscourt | Assistance contentieux | Sur mesure | Accompagnement personnalisé | Département dédié |
Il ressort de cette analyse que l’assuré avisé, conscient de ses risques spécifiques en navigation (zone, fréquence, usage professionnel ou loisir), doit ajuster son contrat à l’aune de son exposition concrète. La meilleure offre combine rapidité de réaction, transparence sur les exclusions et la franchise, flexibilité des garanties annexes, et enfin une capacité à accompagner activement en cas de litige ou d’expertise contradictoire.
Aspects à intégrer lors du choix de l’assurance
Avant toute signature, adoptez une démarche réellement comparative :
- Lisez les exclusions ligne à ligne (navigation hors zone, âge du navire…)
- Examinez les plafonds d’indemnisation pour avaries multiples
- Vérifiez la facilité de déclaration et d’assistance après sinistre (application mobile, hotline dédiée…)
- Demandez des simulations d’indemnisation sur votre type de navire et d’activité
- Négociez assistance juridique et recours en cas de litige
En cas de doute, faites jouer la concurrence entre courtiers et compagnies : c’est la meilleure garantie contre les mauvaises surprises au premier abordage venu.
Gestion des sinistres en location et pour la plaisance privée : spécificités et conseils
La démarche de gestion du sinistre diffère sensiblement selon que le navire sinistré est loué ou propriété privée. Dans le secteur de la location, l’obligation d’information du loueur et l’articulation entre assurances (celle du loueur, celle éventuellement souscrite à titre individuel) ajoutent une complexité spécifique.
Pour les utilisateurs de bateaux de location :
- Informer le loueur immédiatement, fournir une description exacte des circonstances et transmettre les coordonnées du tiers impliqué
- Prévenir ensuite l’assureur personnel si une police complémentaire a été souscrite indépendante de l’assurance du loueur
- Conserver systématiquement tous les justificatifs, preuves photo et mentions du rapport de mer
Les contrats de location imposent généralement que le sinistre soit déclaré au moins 2 jours ouvrés après l’événement. Un retard ou une imprécision du locataire expose celui-ci à une refacturation directe des réparations, la compagnie d’assurance du loueur pouvant exercer ensuite un recours voire refuser la garantie si le dossier apparaît incomplet ou biaisé. Ce point est régulièrement source d’incompréhension pour les débutants en croisière estivale.
| Type de bateau | Démarche en cas de sinistre | Risque en cas d’oubli |
|---|---|---|
| Location | Déclaration double (loueur puis assurance perso) | Refacturation, exclusion de garantie |
| Plaisance privée | Déclaration à votre assureur seulement | Déchéance éventuelle de garantie |
Côté plaisance privée, la simplicité administrative ne doit pas masquer la nécessité de rigueur : rapport de mer détaillé, signalement immédiat, documents à jour, etc. Il arrive encore en 2025 que les sinistres de week-end entre amis tournent au casse-tête faute de pièces justificatives exploitables au retour au port.
Bonnes pratiques à retenir pour éviter la mauvaise surprise
- Vérifier avant toute location la présence d’une couverture tous risques ou responsabilité civile étendue
- Exiger une copie des conditions générales d’assurance avant le départ
- Photographier l’état initial et final du bateau pour toute comparaison post-sinistre
- Ne jamais minimiser ou tarder à relater un incident, quelles qu’en soient les conséquences immédiates supposées
- Prendre contact avec l’assureur au moindre doute sur la procédure post-collision
Cette vigilance, gage de tranquillité, prend tout son sens à la lumière de la multiplication des locations saisonnières et du regain d’activité sur les bases nautiques françaises ces dernières années.
Identifier et gérer les exclusions de garantie : anticiper le refus d’indemnisation
La plupart des contentieux autour de l’Assurance Bateau surviennent en phase d’indemnisation, suite à l’application stricte des exclusions. Ces dernières, parfois visibles en toutes lettres dans les contrats Generalis, Allianz ou Maaf, recèlent néanmoins leur lot de surprises sémantiques et de flous juridiques. La connaissance et l’anticipation de ces clauses sont une arme de défense essentielle pour l’assuré avisé.
Les motifs type de refus en cas de collision impliquent :
- Défaut d’entretien régulier du bateau (pas d’entretien annuel, absence de carnet de maintenance…)
- Conduite sans permis ou sous l’influence d’alcool ou de stupéfiants
- Dépassement du nombre légal de passagers
- Participation à une compétition non autorisée ou non déclarée
- Dommages intentionnels ou auto-infligés
- Navigation hors des zones couvertes par la police souscrite
Selon la Fédération Française des Sociétés d’Assurances, plus de 40 % des litiges de sinistre maritime en 2025 naissent de l’application d’au moins une de ces exclusions.
| Clause d’exclusion | Conséquence | Cie concernées (exemples) |
|---|---|---|
| Défaut d’entretien | Refus total | Toutes |
| Sans permis valide | Refus, voire poursuites | Allianz, Maaf, Groupama |
| Nombre de passagers dépassé | Refus en cas d’incident | Généralistes |
| Alcoolémie | Déchéance garantie | Générali |
Face à ces risques, les spécialistes de Briassur conseillent systématiquement, avant l’embarquement, de relire systématiquement les clauses, de vérifier permis, assurance et entretien. Et, en cas de doute, d’obtenir un écrit de l’assureur préalablement, garantissant la couverture d’une situation particulière (navigation exceptionnelle, croisière à l’étranger, etc.).
Remèdes en cas de refus d’indemnisation
Le refus n’est jamais une fatalité définitive. Plusieurs recours existent :
- Solliciter un médiateur dédié, interne à la compagnie ou dans le cadre de la médiation de l’assurance
- Engager une contre-expertise, technique ou juridique
- Saisir le tribunal compétent (souvent Tribunal Maritime ou Commerce)
- Mobiliser l’opinion publique (association de plaisanciers, réseaux sociaux…)
Ces étapes, combinées à la mobilisation d’un avocat ou courtier spécialisé, peuvent faire plier l’assureur ou du moins, garantir la reconnaissance de droits souvent occultés par la technicité contractuelle.
Délai d’indemnisation et gestion de la trésorerie après sinistre : adapter ses attentes
La rapidité du versement de l’indemnisation fait partie des critères majeurs d’évaluation d’un assureur, surtout en matière de sinistre collision. Dès réception de l’offre d’indemnisation, un délai impératif de 15 jours s’impose, à condition que toutes les pièces justificatives aient été fournies et validées. Mais dans la réalité du terrain, les délais dépendent du volume des expertises, des contre-expertises et de la clarté des responsabilités (y compris recours externes si un tiers étranger est impliqué).
- Délai légal maximum : 90 jours pour l’offre, 15 jours pour le versement après acceptation
- En cas de litige (contentieux, recours judiciaire…) : délais allongés, jusqu’à plusieurs mois
- Taux d’acompte possible en cas d’accord partiel sur la réparation
- Souscription d’une assurance « perte d’exploitation » appréciable pour les professionnels
| Assureur | Offre indemnisation (max) | Versement | Acompte possible |
|---|---|---|---|
| Allianz | 90 jours | 15 jours | Oui |
| Groupama | 80 jours | 15 jours | Oui – frais d’expertise |
| Axa | 75 jours | 10 jours | Non systématique |
Anticiper, amortir ce flottement administratif : c’est toute la différence entre une gestion subie et une gestion proactive du sinistre. Ainsi, un professionnel de la location dégagera, dès survenance du sinistre, une réserve financière spécifique pour couvrir la période d’immobilisation, quitte à répercuter temporairement ses coûts sur les tarifs futurs. Un réflexe que les assureurs, tels Ravenscourt ou La Parisienne Assurances, encouragent d’ailleurs via des produits « cash flow » annexes. Car en mer comme en gestion de crise, qui attend tout de l’assurance encoure le ciel d’avarie… ou de tempête financière.
